L’élu 


Avec L’élu, Pascal Bauer revisite la figure inévitable du Christ en 
croix, motif premier de la civilisation occidentale. 
L’oeuvre existe en deux versions. La première est un crucifix 
d’une quarantaine de centimètres, la deuxième s’intitule L’élu 
couché. Sa croix en chêne massif mesure 2,70 m de haut. 
Ces deux versions présentent un personnage dont la crucifixion 
est rendue impossible par le fait qu’il soit sans bras. Son infirmité 
qui le sauve le contraint à ne pouvoir conserver son statut 
d’élu que dans une reprise constante d’équilibre, qui lui impose 
de se tortiller de façon assez ridicule sur sa croix. 
Les attaques ici sont nombreuses. Bien sûr la religion, mais plus 
que cela, c’est surtout le besoin que nos sociétés expriment de 
s’enivrer de vies par procuration, au travers de modèles qui 
passent de grâce en disgrâce, occupant notre ennui dans un 
voyeurisme infantilisant. 
La critique de la structuration du pouvoir n’est pas loin non 
plus, qui permet que ce spectacle se perpétue sur un équilibre 
de force, entre celui qui est, et ceux qui dressent la croix par 
leurs acclamations sans jamais ne rien être. 
Cette danse d’une volonté hésitante est accompagnée de la 
rumeur d’une foule qui harangue (prise de son d’un match 
de boxe). 
With L’élu Pascal Bauer re-examines the inevitable figure of 
Christ on the cross, first motif of Western civilisation. 
The work exists in two versions. The first is a crucifix measuring 
about 16", the second is entitled L’élu couché. Its solid oak cross 
is 106.3" high. 


These two versions portray a character whose crucifixion is rendered 
impossible by the fact that he has no arms. The disability 
that saves him also means that he can only retain his status as 
the "chosen one" by a constant balancing act, forcing him to 
twist on his cross in a rather ludicrous way. 
There are numerous attacks here. Religion, of course, but more 
than that, a society’s need to become intoxicated with lives by 
proxies, using models that fall from from grace to disgrace, 
titillating our ennui in a condescending kind of voyeurism. 
Not far behind is the criticism of the power structure, which 
allows this spectacle to be perpetuated based on a balance 
of power, between ‘he who is’, and those who raise the cross 
through their acclamations, without ever being anything. 
This dance of a hesitant will is accompanied by the hum of a 
heckling crowd (boxing match recording). 



L’élu, 2008. Plaque LCD, bois, divers électroniques. 5 x 24,5 x 44,5 cm. 
LCD plate, wood, various electronics. 1.96 x 9.65 x 17.52".